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PREMIÈRE MOITIÉ DU XVII° SIÈCLE 311
mais plusieurs, comme Pierre Damour, sont originaires de Paris; quelques-uns enfin sont Rémois et ont été probablement formés par le maitre de Charleville.
Felletin et Aubusson. — La première moitié du xvii0 siècle est l'époque de l'apogée de la fabrication de Felletin et d'Aubusson. Sous Colbert, les chefs d'atelier se plaignent de la décadence, et cependant ils occupent encore seize cents tisserands; on peut donc évaluer à plusieurs milliers le nombre des hommes, des femmes et des enfants que le métier faisait vivre, sous Louis XIII, dans la province de la Marche et en Auvergne.
Malheureusement on a fort peu de détails sur l'histoire de l'époque qui nous occupe. Les chefs de l'industrie travaillaient à l'écart, loin de la cour, à leurs risques et périls, et leurs livres, s'ils en tenaient, ont péri depuis longtemps. On chercherait vainement dans les documents officiels quelques renseignements sur leurs opérations. Dans ses études sur les manufactures d'Aubusson, M. Péra-thori a fait connaitre les noms d'un certain nombre de tapissiers; on a publié de differents côtés plusieurs marchés passés avec des fabricants de la Marche pour l'exécution de tentures, soit religieuses, soit profanes ; malgré ces recherches, l'histoire des ateliers de Felletin, ' d'Aubusson et de Bellegarde est encore fort peu connue.
En 1619, dame Marie Hurault, veuve de Philippe Eschallard, seigneur de la Boullaye, demeurant à Fontenay, en Vendée, passe un contrat avec Simon Marsillac et Joseph le Vefve, tapissiers d'Aubusson, et avec Léonard de la Mazure, de Felletin, pour l'exécution d'une Histoire d'Esther et d'Assuérus, en cinq pièces, au taux de 16 livres 10 sous l'aune carrée. Cest moitié environ du prix payé quelques années plus tard à Daniel Pepersack poulles tapisseries de la Fie de Jésus- Christ, conservées à Reims. Un autre tapissier d'Aubusson, nommé Lombart, prend, en 1625, l'engagement de livrer au chapitre métropolitain de Reims, dans un délai de six mois, quatre pièces de tapisserie de Paris, semées de fleurs de lis jaunes où seraient représentés l'Assomption, la Vierge tenant l'enfant Jésus, saint Nicaise et saint Remy.
M. Pérathon a supposé que, par ce terme de tapisserie de Paris, le rédacteur de l'acte avait voulu désigner un ouvrage de haute lice, ce procédé étant particulier aux tapissiers parisiens, tandis
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